Tu me manques
Que c'est difficile, tout à coup, de te savoir si loin quand nous nous sentons si proches ! Après ton coup de téléphone, je me suis sentie toute triste. Bien sûr, tu t'es montré contrarié de cette prolongation de séjour, mais en même temps, tu étais plutôt satisfait puisque cela prouve, si j'ai bien compris, que tout se passe bien pour toi et dans l'équipe. Et tu as raison !
Je me dis que ma réaction est ridicule. Je devrais montrer enthousiasme et patience, cela t'aiderait à encore mieux vivre ces quelques semaines. Mais en commençant cette lettre, je ne vois que la distance entre nous et elle me donne une sorte de vertige, comme si elle construisait une immense digue qui m'empêche de voir ton visage, ton sourire… Est-ce parce que nous nous connaissons depuis peu ? Est-ce que cela s'atténue avec le temps ??
Comment te dire que tu me manques, tout en t'exprimant cette immense confiance que j'ai en nous, en toi ? Je me suis plongée dans mon travail si prenant, je me suis mise à entamer d'énormes livres, je suis allée voir quelques films, mais c'était en attendant de te retrouver cette semaine. Comment ne pas être déçue ?
Alors, oui, patience, m'as-tu dit. Une fois passée cette sensation pénible, je vais me reprendre, mon amour. Sinon, tu vas me voir sous un jour peu réjouissant !
Promis, ma prochaine lettre absorbera la digue, adoucira la distance et te dira tout mon bonheur de te connaître. Promis !
Je t'embrasse aujourd'hui, avec un mélange étrange d'impatience, de tristesse et de confiance.
P.S. "Loin des yeux, loin du cœur" ? Voilà une expression qui ne m'a jamais paru aussi stupide.